L’incinération au cœur de toutes les attentes énergétiques

Juillet-Août 2020 | PAROLE COMMUNE

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En bref, qu’est-ce que ce « Bref » ?

Il s’agit en fait de la directive européenne appelée « IED »*, qui est relative aux émissions industrielles. Elle vise à prévenir et réduire les pollutions émises pour toutes les installations industrielles en Europe. Avec l’ambition de garantir un niveau élevé de protection de l’environnement. Cette directive impose aux états membres de fonder l’autorisation d’exploiter ces usines sur les Meilleures Techniques Disponibles, qui sont regroupées dans un document de référence, le BREF.

L’enjeu c’est l’abaissement des niveaux des rejets. Sans entrer dans le détail, cela concerne notamment les fameux Nox - les oxydes d’azotes - mais aussi tous les polluants règlementés.

 

Quand ces mesures deviendront-elles obligatoires ?

Les 126 usines de traitement thermique des déchets du parc français, dont celle du Siom, auront jusqu’en 2023 pour se mettre en conformité avec ces Meilleures Techniques Disponibles. L’enjeu pour les Unités de Valorisation Énergétique (UVE), c’est que les niveaux d’émissions soient inférieurs aux seuils actuels.

 

Quelles conséquences pour l’UVE du Siom ?

Certaines usines vont devoir engager des travaux, mais ce ne sera pas le cas à priori de l’UVE de Villejust, qui fait plutôt partie des bons élèves. L’UVE du Siom respecte en effet la maîtrise des seuils sur la quasi-totalité de ses émissions ; mais les méthodes de mesure ayant été modifiées elle devra envisager certains ajustements.

La valorisation énergétique, qui doit être accrue pour répondre aux objectifs de la loi de Transition énergétique, est en effet au cœur de toutes les attentes environnementales. Il est donc nécessaire d’optimiser encore plus cette énergie de récupération.

 

* BREF : Best Available Techniques Reference document

** IED : Industrial Emissions Directive

www.amorce.asso.fr est une association qui accompagne les acteurs locaux en matière de transition énergétique.

Afin de contribuer à l’objectif de la loi de transition énergétique de multiplier par cinq la quantité de chaleur renouvelable et de récupération livrée par les réseaux, ceux-ci devront livrer près de 40TerraWh à partir d’énergie renouvelable et de récupération d’ici 2030, contre 14 TWh en 2017 (Sources Ademe). C’est pourquoi, au-delà des impératifs environnementaux, l’efficacité énergétique des installations s’impose au secteur des énergies renouvelables et de récupération (EnRR).

 

De fait, chez Dalkia, l’exploitant du réseau de chaleur du Siom, l’une des priorités est de capter TOUTES les émissions de chaleur fatale. Une thermographie aérienne avait notamment été réalisée en 2015.

Depuis, suite à de nouveaux diagnostics, « nous avons engagé en 2018 la mise en place de matelas thermiques sur les tuyauteries afin de diminuer les pertes de chaleur de l'énergie produite par l’Unité de valorisation énergétique » souligne Caroline Dufour, chef d’exploitation de l’unité. « Ces équipements, des isolants ultra-performants, permettent non seulement de retenir la chaleur véhiculée à travers le réseau, mais d’en éviter la dissipation à certains points de jonction. L’amélioration est également ressentie dans les sous-stations. Les équipes de maintenance qui y travaillent sont moins impactées par les émissions thermiques.»

 

Planifiée sur cinq ans, la mise en place de tous les matelas isolants devrait s’achever dans les délais. « Pendant le confinement décrété suite à la crise sanitaire, nous avons en effet maintenu l’ensemble de nos activités. Nous pourrons donc tenir le planning prévu pour finaliser ce programme d’amélioration essentielle à l’efficacité énergétique du réseau du Siom », se félicite Caroline Dufour.